Serge Zagdanski - Psychanalyste  
Membre de l'Association lacanienne internationale 
(Reconnue d'utilité publique)

 

Pour Melman (1931-2022)


Il y a quelques mois, une chienne de garde du « gendre »  se fendait d’un texte dans la Pravda du patron :  Lacan quotidien.

L’intitulant  Anti-Melman, en référence au texte d'Engels Anti-Dühring, elle se livrait à une charge violente contre l'intervention qu’il avait donnée à l’EPHEP : Le devenir des enfants dans la crise culturelle. 

S’employant à le railler, essayant de le ridiculiser, argumentant pour nous convaincre du discrédit qui devait nécessairement le frapper après sa démonstration.

Au final, une pitoyable tentative de prendre en défaut le psychanalyste, telle « que l'ambre gardant la mouche pour ne rien savoir de son vol » et se soldant par une bouillie comme il n’est malheureusement pas rare d’y être confronté à la lecture de certains textes psychanalytiques. 

Je lui en avais appris l’existence. Il m’avait semblé plutôt indifférent à la diatribe, voire peut-être amusé. Et avait décliné ma proposition de réponse.

Qu’il ne manquera pas de faire quelque temps plus tard dans un édito intitulé Melacanchon, évoquant notamment ma «  sensibilité » : il savait que j’avais été affecté par ce texte diffamant.

Si j’évoque ce souvenir, qui me revient parmi tant d’autres, c’est précisément parce que lors de cette conférence, comme systématiquement lorsqu’il prenait la parole, il n’avait pas cédé à l’air du temps et rappelait, nous rappelait ce que la clinique nous enseigne quand bien même elle serait «  le réel en tant qu'il est l'impossible à supporter » comme l’affirmait Lacan.

Son engagement pour la psychanalyse, dans la psychanalyse, aura été sans failles.

Son courage sans compromissions.

Son attitude d’autant plus méritoire que la modernité témoigne de la dérive de nombre d’intellectuels, et parfois même de psychanalystes, quand ils interviennent sur des sujets fondamentaux relatifs à une véritable mutation anthropologique.

À cet égard, peut-être pourrons-nous débattre un jour du « désir de Melman »  

Charles Melman était et restera mon maître en psychanalyse.

Au même titre que Freud et Lacan.

Et c’est une chance immense.


Articles similaires

Derniers articles

Lire Freud, Lire Lacan - III

Lire Freud, Lire Lacan - II

Lire Freud, Lire Lacan - I

Catégories

Réalisation & référencement Simplébo

Connexion

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'installation et l'utilisation de cookies sur votre poste, notamment à des fins d'analyse d'audience, dans le respect de notre politique de protection de votre vie privée.